
Chloé Parmentier répond à nos questions
Océane, comme promis, a rencontré Chloé qui est passée dans les classes avant le congé du Carnaval.

On t'a vue passer dans nos classes distribuer des documents et nous donner de brèves explications, mais comment cela va-t-il se passer pour les élèves qui participent ? Seront-ils appelés pendant une récréation ou pendant les cours ? Et combien de temps va durer l’entretien ?
Les élèves, qui acceptent de nous aider, vont être contactés via les parents et ils seront appelés après les cours. Maintenant, ce sera en en fonction de ce que la direction nous proposera. Ils viendront passer des épreuves, des petites tâches de langage et d’attention sur un ordinateur ou sur une feuille. On leurs expliquera comment procéder. On sera sûrement deux pour réaliser l’étude, une de mes mémorantes ou une de mes stagiaires et moi-même. Cela durera certainement une heure mais pas plus. Ensuite, on est susceptible de les appeler à d’autres reprises dans l'année, mais pas plus de trois fois. Et cela ne sera pas forcément durant uniquement cette année, mais peut-être aussi l’année prochaine.
Comment cela va-t-il t’aider dans tes recherches ?
Avec mon équipe, on mène une recherche sur le bilinguisme, à savoir le fait de savoir parler deux langues, au quotidien en ayant des troubles du langage et/ou des troubles de l'attention. L’un et l’autre sont des troubles d'origine cérébrale qui se développent pendant l’enfance et l’adolescence. Ce sont des enfants et des adolescents qui ont un cerveau qui fonctionne de manière différente des autres. Ils rencontrent des difficultés. Par exemple dans le cas du trouble du langage, ils peuvent rencontrer des difficultés à comprendre correctement tout ce qu’on leur dit ou à bien formuler des phrases. Dans le trouble de l’attention, ils peuvent, par exemple, avoir des difficultés à terminer une tâche. Idem pour se concentrer et ne pas être distraits par tout et n’importe quoi. Donc en résumé, on aimerait savoir si ces enfants et ces adolescents avec ce type de troubles et bilingues ont plus de difficultés que les autres qui ont un trouble mais qui ne parle qu’une langue. Et pour réaliser cette étude, nous avons aussi besoin d’un groupe contrôle qui sera composé d’enfants et d’adolescents qui n’ont pas forcément de trouble du langage ou de l'attention et qui ne sont pas nécessairement bilingue. Ce groupe va permettre de voir comment se comportent les enfants qui ont un trouble et qui sont bilingues.
Combien de personnes espères-tu interroger pour y parvenir ?
On aimerait interroger le plus de personnes possibles. Et on espère avoir des élèves en suffisance dans chaque groupe et éviter d’avoir trop d’élèves d’un même profil.
Qu'as-tu fait comme étude ?
J'ai fait la logopédie à l'Université Catholique de Louvain. Il s’agit d’un master, des études en 5 ans. Les études de logopède existent également en 3 ans en Haute École. J’ai hésité à faire un master en linguistique et finalement il y a un an, j’ai préféré faire un doctorat. Un doctorat consiste à réaliser des recherches sur un sujet très précis. Dans le cas présent, mon sujet c’est le bilinguisme et les troubles du langage et de l’attention. Ces recherches vont durer entre 3 et 5 ans. Ensuite, j’écrirai ma thèse qui comportera le résultat de ces recherches.
Et comment as-tu été amenée à faire ces études ?
Lorsque j’étais à Mater Dei en secondaires, je voulais devenir professeur de latin. J’ai toujours aimé la langue française, j’ai un intérêt pour le langage, la linguistique et l’enseignement. En rhéto, j'ai eu l’occasion de faire des cours préparatoires de médecine. Ce qui m’a conduit à choisir la logopédie car cela rencontrait mes intérêts pour la langue française, l’éducation et l’aspect médical. C'était un peu au carrefour de tout ce que j’aimais et du coup ce choix me convenait.
Comment l’idée de réaliser cette recherche précise t’est-elle venue ?
Cette thèse m’a été proposée par mon promoteur de thèse et le sujet m’a semblé très intéressant. On constate aujourd’hui que de plus en plus d’enfants et adolescents parlent plusieurs langues. Et un bon nombre sont multilingues et ont également des troubles. Et je trouvais qu’il était important de mieux comprendre les difficultés de ces enfants afin de pouvoir les aider et accompagner leurs enseignants, leurs parents et les professionnels paramédicaux comme les logopèdes dans cette démarche.